Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
SuXydelik
Publicité
Archives
Derniers commentaires
4 décembre 2005

Le démon qui m'habite

Je ne crois pas que beaucoup de users du site aient réellement pu imaginer qui était Hadès. Je sais que je donnais l'impression d'être habité par un démon. Que mes opinions sur la société, la religion, la politique, tous ces sujets que les gens abordent avec un sérieux et une prudence incommensurables, ont souvent du apparaître légères, expéditives, méprisantes.

Même dans la façon d'aborder les sujets qui touchent à des grandes causes dans le monde, mes mots devaient en avoir choqué plus d'un, et forgé l'opinion de beaucoup à mon égard.

Ça ne m'intéresse pas tellement, ce qu'on a pu penser de moi. À vrai dire, je pensais surtout à ce que je pensais des autres. Je n'ai jamais vraiment méprisé qui que ce soit mais souvent, j'étais moi-même choqué par les propos que tiennent encore aujourd'hui bien des gens. Choqué de voir à quel point des principes iniques sont acceptés et promus par les gardiens de la morale.

Le détachement était ma façon de répondre. Plutôt que de braire dans le vide. Aller à l'encontre des opinions toutes faites que tous s'acharnent pourtant à nous faire croire qu'ils les ont mûrement réfléchies. Le plus grand ennemi du site, ce fût le sérieux. Le sérieux même de personnes sympathiques et tolérantes. Qui savaient rire et ne pas s'offusquer du ton libertin en vogue sur le site. Sur terre, presque tout le monde s'imagine qu'on ne peut pas rire de tout, mais personne ne sera d'accord sur quoi il ne faut pas rire. Alors ce sur quoi nous rions offusquera d'autres qui rirons sur des choses qui nous offusquerons. Et chacun, sûr de son bon droit, s'en retournera chez lui entretenir la conversation sur le connard de voisin qui rit de choses sérieuses.

Je crois que rien n'est sérieux. Peu de choses sont assez vraies, et plus elles sont réelles plus la caricature a de quoi faire pouffer. Prenons quelque chose d'intense. Disons l'amour. Il n'y a rien au monde qui soit plus intense. Pourtant, si on devait être sérieux avec l'amour, on le tuerait. Une chose qui se nourrit de notre maladresse ne peut pas s'épanouir au contact des bonnes manières.

En revanche, la politique peut se permettre d'être sérieuse, puisqu'une partie de son art consiste à dissimuler nos émotions. C'est le plus sérieux qui l'emporte, celui dont on a pas pu lire le jeu, ou alors celui pour qui tous s'accordent à dire qu'il est le plus doué dans le contrôle de ses muscles faciaux.

Ce qui me sidère le plus, c'est la facilité déconcertante des gens à croire. Dans notre pays, on nous enseigne à croire un certain nombre de choses depuis qu'on est petit. Et si on les perpétue, ce n'est pas parce que ce serait vrai à nos sens, quoiqu'on le prétende avec passion, mais parce que c'est notre devoir envers les aînés. Chacun, en recevant les coups de son père, apprend à transmettre l'héritage sacré de la bonne méthode. C'est l'identification à la secte qui fait de ses bigots ses ambassadeurs les plus zélés. Quoique de mauvaise foi, je le concède volontiers.

Chacun à donc son mot à dire, et sur tout. Beaucoup ont lu sur le sujet qui nous intéresse. Et se permettent d'affirmer. Mais si on y regarde de plus près, combien ont lu des plaidoyers contradictoires? Combien se sont confrontés à la contradiction et en sont ressortis non pas rassurés quand à l'opinion qu'ils se faisaient déjà mais plus éveillés à la différence de celui qui porte un autre point de vue? Je ne crois pas que qui que ce soit soit réellement tolérant s'il n'a pas appris auparavant à ressentir comme l'autre.

Nos certitudes résident souvent en un seul endroit : là où nous refusons obstinément d'ouvrir un dialogue. Les certitudes ce sont des zones d'ombre, des idôles à l'effigie de l'ignorance. Plus une certitude est affirmée et plus il y a de chances qu'elle se trouve à un carrefour d'ignorances. Au pluriel.

Le doute s'impose lorsqu'on voit en l'autre un humain comme nous. Car puisque je discute avec un être qui pense différemment, étant humain comme moi, il a certainement des raisons aussi valables que les miennes pour tenir ces opinions. Et lorsqu'on réclame le respect, ça ne devrait pas être pour fermer la conversation ou imposer des panneaux stop à des développements qui nous dérangent, ce devait être pour rappeler à son interlocuteur qu'on est aussi humain que lui, peu importent les sentiers que nous emprunterons.

Voilà à peu près ce que j'ai retenu des débats suxydelikiens et d'ailleurs. Mais au fait, c'est vrai qu'un démon m'habite.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
looking for Hades le deserteur..
T
vous voila enfin!
L
salut.. ça fait longtemps.. ça fait bizarre de te retrouver.. enfin.. de te recoiser.. tu es où maintenant?
M
alors.. du nouveau?
H
moa, tu devrais reprendre ton pseudo de suxy!<br /> <br /> infinity je ne me souviens pas avoir vu ce pseudo sur suxy?
Publicité